MLS Côte d’Azur : favoriser l’évolution des mentalités
Bénéficiant de 28 ans d’expérience dans la transaction immobilière sur le secteur d’Antibes & Juan-les Pins, Pascale Platret est depuis 2017 Déléguée Générale du MLS Côte d’Azur. Entretien exclusif.
Quelle a été votre trajectoire professionnelle jusqu’à devenir Déléguée générale du MLS Côte d’Azur ?
Je suis professionnelle de l’immobilier depuis 1983 avec, dès l’origine, une spécialisation dans la transaction. J’ai été responsable de plusieurs agences qui intervenaient sur le secteur d’Antibes & Juan-les-Pins. Ayant adhéré au MLS dès les premières années de mon activité, je me suis rapidement impliquée au sein du conseil d’administration.
En effet, en tant qu’agent immobilier, j’ai été convaincue par la plus-value qu’offre le MLS à la fois en termes de qualité de service pour nos clients mais également en termes de conquête de parts de marché et de l’évolution du chiffre d’affaires – ces trois notions sont intimement liées.
La philosophie qui régnait au sein du conseil d’administration m’a également séduite : il s’agissait (et c’est toujours vrai aujourd’hui) d’échanger avec des agents immobiliers qui avaient différentes façons de travailler – enseignes nationales, agences indépendantes, petites ou grandes structures – ce qui nous permettait d’élargir notre vision du métier, d’œuvrer à la fois dans l’intérêt de la profession et de nos clients et de pas rester figés dans nos méthodes de travail.
En janvier 2017, lorsque le poste de Déléguée Générale de l’association a été créé, j’ai postulé car il me semblait correspondre à mes aspirations professionnelles après cette longue carrière dans la transaction.
Quel est votre rôle ?
Il s’agit d’un poste à vocation opérationnelle. Je suis ainsi en charge du développement, du recrutement et de la formation des nouveaux adhérents, de la communication, de l’animation de l’association – organisation d’événements, lien entre les différentes sections en synergie avec les responsables de chacune d’entre elles – mais également de la partie administrative, tout cela en étroite collaboration avec les membres bénévoles du Conseil d’Administration.
Le Conseil d’administration à travers les membres du bureau exécutif détermine l’orientation de notre action à court, moyen et long terme tandis que je m’attèle à la mise en œuvre de cette vision.
Quelle peut être l’évolution des parts de marché du mandat exclusif à moyen terme ?
Dans les Alpes-Maritimes, plusieurs fichiers de partage font aujourd’hui progresser la part du mandat exclusif. En 2001, le MLS a été le pionnier de cette révolution des mentalités, grâce à son fondateur Jean-Laurent Lepeu qui est aujourd’hui le président de notre conseil d’administration. En 20 ans, nous sommes passés dans les Alpes Maritimes de 40% de parts de marché pour les agences immobilières à près de 72% en 2019. Je demeure convaincue que cette progression est imputable au MLS.
Le marché français est-il prêt pour un marché constitué à 100% de mandats exclusifs ?
À ce jour, je répondrais non ; puisqu’il faudrait que toutes les agences proposent le « mandat exclusif multi-diffusé » qui est l’inverse d’une exclusivité classique, ce qui induit qu’elles adhèrent toutes au principe du partage de mandats, ce qui supposerait donc une évolution à laquelle toutes ne sont pas prêtes, mais aussi une prise de conscience des clients que ce type de mandat va réellement dans leur intérêt.
Si le partage de mandats est avantageux pour les clients comme pour les agents, notamment en termes de chiffre d’affaire, quels sont les freins qui empêchent encore certains professionnels d’y adhérer ?
Un état d’esprit encore très individualiste pour certains, le refus des règles qu’impose notre fonctionnement, les contraintes, le coût de l’adhésion… Il s’agit de faire évoluer les mentalités, or ce processus requiert de la patience et nous impose d’être exemplaires : c’est vrai pour instaurer un climat de confiance entre professionnels mais ça l’est également pour se défaire de la mauvaise image dont souffre la profession du fait de certaines pratiques discutables.
L’immense majorité des agents que je rencontre sont des professionnels consciencieux qui ont a cœur d’apporter une plus-value significative à chacun de leur client. Travailler en collaboration via un fichier tels que le MLS nous permet de rendre ces efforts quotidiens encore plus fructueux, au bénéfice, avant tout, du client.
Comment garantissez-vous le fait que toutes les agences adhérentes partagent effectivement la totalité de leurs mandats ?
Afin de nous assurer du bon fonctionnement de l’association, nous attachons une importance prépondérante à l’aspect de la régulation. Concrètement, nous nous assurons en premier lieu que toute agence adhérente soit formée aux bonnes pratiques du MLS et nous effectuons, conjointement, diverses opérations de vérification auprès de celles qui le sont déjà et parmi celles-ci, les audits : en 2018, nous en avons réalisé 140, ce sont deux auditeurs externes qui ont pour mission de vérifier que les mandats sont bien saisis sur notre plateforme, qu’ils sont valides, que les dossiers de vente sont bien constitués (importance de la fiabilité de l’information pour les clients acquéreurs) et que les formations et réunions sont suivies …. et nous pouvons aller jusqu’à exclure un membre si ces fondamentaux ne sont pas respectés. Ces deux piliers que sont le recrutement et la régulation nous permettent de développer l’activité du MLS, autant au profit de ses acteurs que de nos clients.
MLS Côte d’azur
208, boulevard du Mercantour – 06200 Nice
Tél. : +33 (0)9 66 98 78 46
mlscotedazur.fr