Afin de préciser les contours du quartier le plus exclusif de la ville, nous avons recueilli les propos de trois spécialistes du Carré d’Or : Philippine Hamon, jeune directrice des ventes chez Ashley & Parker, Stéphan Zuccarelli, qui dirige l’agence éponyme et Jacques Agid, directeur de l’agence ORPI Agerim Carré d’Or. Interview croisée.
Spécialisée dans la vente et la transaction, l’agence Ashley & Parker est établie depuis 20 ans au 39 rue de France. Une deuxième agence a récemment ouvert au 4 boulevard Jean Jaurès et deux autres agences seront inaugurées fin septembre, au mont Boron et à Cimiez. Jeune directrice des ventes, Philippine Hamon relève un engouement marqué pour les biens qui peuvent être destinés à la location saisonnière.
« L’emplacement privilégié et le dynamisme du Carré d’Or favorisent le marché des appartements type 2 et 3 pièces, accessibles respectivement à compter de 300 000 et 600 000 euros. Pour un 4 pièces, le ticket d’entrée se situe aux environs de 800 000 euros. L’offre est en phase avec la demande, mais les biens se vendent rapidement et les négociations s’avèrent rares. Aujourd’hui, la demande concernant les biens qui disposent d’un espace extérieur semble stabilisée. Par ailleurs, les prix n’ont pas subi de hausse notoire. » La spécialiste estime que la clientèle est désormais composée à 80 % d’acquéreurs français, pour 20 % d’étrangers, majoritairement européens. Au sein du secteur qui s’étend de Gambetta à Jean Médecin et de la Promenade jusqu’à Victor Hugo, les artères les plus prisées sont sans doute Maréchal Joffre et ses perpendiculaires, ainsi que la partie centrale de la rue de France. Par ailleurs, pour faire face à la demande et dans le cadre de notre développement, je précise que nous recrutons actuellement 10 agents commerciaux indépendants, ainsi que 3 négociateurs salariés — sans expérience préalable requise — à qui nous dispenserons une formation complète et un accompagnement quotidien. »
Établie dans le Carré d’Or sous la direction de Stéphan Zuccarelli, l’agence qui porte son nom se consacre exclusivement à la transaction. « Longtemps, les acquéreurs ont misé sur le potentiel du Carré d’Or pour réaliser des investissements locatifs. Aujourd’hui, un nombre croissant de niçois quittent les collines pour s’établir dans ce quartier privilégié — délimité à l’ouest par le boulevard Gambetta, à l’est par l’avenue Jean médecin, au nord par le bd Victor Hugo et au sud par la Promenade. Au-delà d’un simple lieu d’attraction touristique, le secteur redevient un lieu de résidence à part entière et gagne en exclusivité. Par conséquent, les biens qui disposent de grandes surfaces font l’objet d’une demande soutenue. Aujourd’hui, le marché s’établit aux alentours de 9 000 euros le mètre carré, et varie au gré des prestations offertes. Les studios et les deux-pièces à vocation locative, sans extérieur, atteignent facilement 10 000 euros le mètre carré. Ces biens sont relativement nombreux sur le marché, mais les beaux produits dépassant 80 m2 s’avèrent rares. » Concernant les prix et malgré la crise sanitaire, le professionnel observe une tendance stable, voire légèrement haussière.
« Les acquéreurs sont majoritairement français, en provenance des grandes villes. Ils s’éloignent de la zone piétonne jugée trop bruyante et privilégient la partie sud du Carré d’Or, à l’image de la rue Massenet, idéalement avec un espace extérieur, une place de stationnement — très rare — et une vue dégagée. Or là aussi, les places sont chères. »
Dirigée par Jacques Agid et implantée depuis 30 ans au coeur du Carré d’Or, l’agence ORPI Agerim Carré d’Or est spécialisée dans la transaction, la gestion locative et l’immobilier professionnel.
« Nos clients privilégient les pied-à-terre et les investissements locatifs. Au sein du Carré d’Or, les prix ont subi une hausse telle que souvent, les résidents locaux n’ont plus accès à ce marché exclusif. Typiquement, un 2 pièces de 30 à 40 m2 trouve preneur à 250 000 euros. Les 3 pièces de 60 m2 débutent à 350 000 euros, tandis que les 4 pièces de 80 m2 s’affichent à partir de 500 000 euros. Or
dans ce secteur, 90 % des immeubles sont anciens. Par conséquent, les appartements disposent au mieux d’un balcon, mais très rarement d’une terrasse. À lui seul, ce critère peut faire augmenter le prix de façon sensible — jusqu’à 40 % ! En outre, les acquéreurs cherchent des appartements
en excellent état ou ayant bénéficié d’une rénovation récente. Je précise que l’appellation Carré d’Or provient d’une ancienne association de commerçants du quartier, rassemblés autour de l’avenue de Verdun, de la rue Paradis et d’une portion des rues de la Liberté, Longchamp et Alphonse Karr. Aujourd’hui, de nombreuses annonces abusent de cette appellation valorisante. Le Carré d’Or désigne le périmètre limité par la place Masséna, la rue du Congrès, les rues parallèles à la Promenade — cette dernière n’en fait pas partie — et au nord, par la rue Maréchal Joffre. Le Carré d’or est le lieu d’implantation des enseignes haut de gamme à Nice. En 2023, il bénéficiera de l’inauguration du prestigieux complexe commerçant et hôtelier Park Avenue Nice : une douzaine de boutiques de luxe s’y déploieront sur près de 3 000 m2. L’agence Agerim ORPI Agerim Carré d’Or y sera également présente. »