Quartier aux multiples visages, le Port jouit d’un engouement soutenu de la part d’acquéreurs en provenance de tous horizons. Afin de préciser les contours du marché de la transaction dans ce secteur particulièrement dynamique, nous avons donné la parole à Laura Lili, Directrice de l’agence Castel, Alain Ricciotti, Directeur de l’agence Tosca et Muriel Pilet, qui dirige l’agence FIT Immobilier.
Dirigée par Laura Lili, l’Agence Castel est spécialiste de la transaction dans le marché niçois.
« Actuellement, au Port, nous recevons de nombreuses demandes pour des appartements 2 et 3 pièces, disposant d’un extérieur et en étage élevé, mais pas au-delà d’un troisième étage, car dans ce quartier, les ascenseurs sont rares. Ces requêtes émanent de clients étrangers ainsi que d’un grand nombre de Parisiens qui ont désormais la possibilité de travailler à distance. Cette clientèle fait augmenter les prix. Contre toute attente, la pandémie n’a pas perturbé le marché, au contraire. Pour un 2 pièces, le ticket d’entrée se situe autour de 250 000 euros. Récemment, nous avons en avons vendu un de 48 m², situé au 4e étage sans ascenseur et dépourvu d’extérieur pour 300 000 euros. Par ailleurs, un studio situé rue Bonaparte peut trouver acquéreur à 9 000 euros le mètre carré. Notre agence étant située dans cette rue, nous réalisons de nombreuses transactions dans cette artère qui est sans doute la plus recherchée dans le quartier du Port. Le Marais niçois jouit d’une excellente réputation qui dépasse nos frontières. Grâce à la visite virtuelle, nous avons effectué deux ventes au profit de clients étrangers qui n’avaient pas la possibilité de se déplacer, pendant le confinement. Avant la crise, la tendance était à l’investissement locatif en Airbnb. Aujourd’hui, l’exigence s’est déplacée vers le confort de vie dans le cadre de la résidence principale. Désormais, les acquéreurs veulent une pièce supplémentaire afin d’y installer leur bureau, ainsi qu’un balcon ou un jardin. Les biens qui cochent ces cases se vendent très rapidement. Ainsi, nous avons récemment vendu un 4 pièces de 100 m2 avec un balcon, lumineux, traversant, au 2e étage sans ascenseur, situé rue Cassini. Affiché à 685 000 euros, il a trouvé preneur en dix jours, sans négociation. »
Établie 13 rue Cassini – l’axe reliant le Port à la place Garibaldi – l’Agence Tosca se consacre à la transaction sous la direction d’Alain Ricciotti, expert immobilier.
« Dans le secteur du Port, les acquéreurs cherchent en priorité un bien offrant une vue sur le bassin, mais ce type de produits s’avère très rare. Les biens proches de la mer, de la place Garibaldi et ceux qui sont implantés dans les rues transversales sont également prisés. Nous enregistrons également une demande croissante pour les appartements situés dans le quartier de Riquier, jusqu’à la gare. Dans le secteur du Port, les prix affichent une hausse constante. Cela étant, en fonction des prestations offertes, ils varient de façon significative. Récemment, nous avons vendu deux biens : l’un situé place du Pin et l’autre dans la rue Cassini. Les deux ont trouvé acquéreur aux environs de 7 000 euros/m2. Avant le Covid, nous recevions de nombreux acquéreurs étrangers, en provenance notamment de l’Europe du nord. Aujourd’hui, cette clientèle est remplacée par des Parisiens qui ont la possibilité de travailler à distance. La crise a engendré des effets positifs : nous, professionnels de l’immobilier, avons eu l’occasion de développer une nouvelle façon de travailler, notamment par le biais d’outils numériques tels que la visite virtuelle. Par ailleurs, force est de constater que le marché n’a pas souffert de la crise sanitaire. En témoigne le nombre croissant d’agences qui s’ouvrent à Nice. J’estime que la concurrence est saine, car elle nous incite constamment à améliorer la qualité de nos prestations. Néanmoins, de nouveaux intermédiaires apparaissent, à l’image des mandataires, d’agences virtuelles pratiquant des honoraires low cost ou encore des groupes qui déploient plusieurs dizaines de négociateurs au sein de leurs structures. Je milite pour un accompagnement du client à chaque étape de la transaction et pour la délivrance d’une plus-value significative au travers de nos prestations, pour la satisfaction de notre clientèle.
Spécialiste de la transaction, de la gestion, de la location et du syndic, l’agence FIT Immobilier dispose d’une agence au Port et d’une seconde à Nice Ouest.
Selon Muriel Pilet, directrice de l’enseigne, « le port connaît un engouement marqué. Qu’il s’agisse d’un investissement locatif, d’un premier achat en résidence principale ou d’un pied-à-terre, la demande s’avère forte. Les acquéreurs plébiscitent ce quartier très animé, proche de la mer et de la place des Pins, devenue un lieu incontournable pour la clientèle locale et touristique. Enfin, l’arrivée du TRAM permet aujourd’hui de traverser rapidement la ville d’est en ouest et a apporté, là encore, une plus-value à ce quartier qui ne cesse d’évoluer, à l’image du projet piétonnier prévu pour 2026. Les demandes sont nombreuses, l’offre rare, et les prix varient à mesure qu’on approche du port Lympia. Pour les appartements d’exception, la fourchette varie de 4 000 à 10 000 euros le m², voir plus. Cependant, et comme toujours, les appartements se vendent rapidement lorsqu’ils sont ajustés au prix du marché. Les acquéreurs étrangers qui peuvent profiter de leur liberté retrouvée succombent au charme de ce quartier à l’identité forte.
La crise sanitaire a provoqué une prise de conscience : l’habitat est devenu un enjeu encore plus important qu’il ne l’était déjà. Elle a accéléré la concrétisation de nombreux projets d’acquisition qui demeuraient en suspens. En outre, le télétravail s’est démocratisé, autorisant un nombre croissant d’acquéreurs à résider où bon leur semble. Manifestement, le quartier du Port constitue une option fort prisée. Professionnelle de l’immobilier depuis de nombreuses années, j’aime profondément ce métier.
Par conséquent, j’invite les acquéreurs à sélectionner leurs interlocuteurs avec soin et à ne pas céder aux sirènes de certains nouveaux venus, de plus en plus nombreux, qui prétendent exercer notre métier, mais dont les pratiques montrent le manque de sérieux. Pour ma part, j’attache la plus grande importance à la qualité des rapports humains, ainsi qu’à la plus-value que mon expérience et mon exigence de chaque instant me permettent d’apporter à chacun de mes clients. »