Afin qu’ils nous livrent leur perception de ce volume de transaction sans précédent, nous avons échangé avec Benjamin Mondou, Directeur général des 8 agences du Groupe Century 21 Lafage Transactions, Laurent Romor, gérant et associé de Nicolas Pisani & Laurent Romor Real Estate et Laurent Merengone, Président du Cabinet Merengone & Associés.
Directeur général des 8 enseignes du Groupe Century 21 Lafage Transactions, Benjamin Mondou relève que le marché a connu hausse d’activité considérable à l’issue des confinements.
« Au cours des 25 dernières années, jamais n’ai-je été le témoin d’une telle dynamique : désormais, lorsque nous proposons un bien à la vente le vendredi, nous recevons trois offres au prix le lundi suivant. À cet égard, le marché niçois est devenu comparable à celui de Paris. Cette hausse spectaculaire est imputable à l’évolution des mentalités induite par les confinements. L’habitat est redevenu une composante majeure dans la vie de chacun. Par conséquent, les résidents locaux ont souhaité acquérir un bien plus spacieux et disposant d’une terrasse ou d’un jardin, tandis que les acquéreurs en provenance de tout le pays se sont dirigés vers notre région pour y acquérir une résidence secondaire ou principale, à la faveur des nouvelles possibilités offertes par le travail à distance. Enfin, la clientèle étrangère témoigne à nouveau de son engouement pour la Côte d’Azur.Néanmoins, les stocks s’épuisent. Pour autant, et malgré la forte pression exercée par la demande, seuls les biens en phase avec les prix du marché trouvent preneur. En matière de prix, j’enregistre une hausse de l’ordre de 3 % sur l’ensemble du marché niçois. Déjà prisée à l’échelle internationale, Nice bénéficie en outre d’une exposition avantageuse, aujourd’hui, du fait, notamment, du classement de la ville et de la Promenade des Anglais au Patrimoine mondial de l’UNESCO et de sa candidature pour devenir la capitale européenne de la culture. À cette fin, d’importants moyens sont déployés dans notre cité, avec un plan d’investissement de plus de 100 millions d’euros. »
Gérant et associé chez Nicolas PISANI & Laurent ROMOR Real Estate, Laurent Romor et ses équipes se consacrent à la transaction, la location, la location saisonnière et l’administration de biens sur un secteur qui s’étend de Menton à Nice mont Boron, voire à Paris.
« La crise sanitaire a provoqué une véritable révolution des mentalités et replacé le logement au coeur des priorités. Par ailleurs, elle a provoqué une migration massive des investissements, depuis les marchés financiers vers l’immobilier. À cet égard, les montants engagés s’avèrent très importants. Aujourd’hui, le cadre de vie, le confort et la qualité de l’environnement constituent autant d’enjeux majeurs dans la quête d’un bien. Par conséquent, ceux qui répondent à ces critères concentrent l’essentiel de la demande. Or dans notre région, l’habitat est majoritairement conçu pour profiter de l’extérieur et de la douceur du climat. Nombre d’acquéreurs en provenance d’autres régions affluent vers Nice pour bénéficier de ces conditions avantageuses. En revanche, le nombre de biens disponibles s’avère largement inférieur à cette demande croissante. Cette rareté provoque une hausse des prix de l’ordre de 5,5 à 6 % à l’échelle nationale, voire mondiale — la Nouvelle-Zélande affiche une hausse de 30 % ! À Nice, tous les quartiers ont bénéficié de cette tendance, avec un engouement particulièrement marqué au mont Boron, aux abords de la Coulée verte et du quai des États-Unis. Les collines s’avèrent également fort prisées, à l’image de Colomars et Aspremont. En définitive, la période est marquée par une forte volonté des acquéreurs français de s’approcher du littoral et des environnements où la nature domine. »
Président du Cabinet Merengone & Associés, Laurent Merengone relève que, paradoxalement, l’année 2021 a donné lieu au meilleur chiffre d’affaires réalisé par le Cabinet depuis sa création, voilà dix ans.
« En matière de volume de transactions, l’impact de la crise sanitaire sur le marché niçois s’est avéré positif. À cet égard, les acquéreurs parisiens ont joué un rôle décisif. Lassés par les confinements successifs et encouragés par le développement du travail à distance, ils ont été nombreux à faire le choix d’acquérir un bien dans la région pour profiter d’un cadre de vie privilégié. Or le budget offert par la vente d’un appartement situé dans le VIIIe ou le XVIe arrondissement de Paris permet d’acquérir une maison ou un très bel appartement avec vue mer, sur la Côte d’Azur. Pour autant, depuis la réouverture des frontières au mois d’août, la clientèle extraeuropéenne n’a pas effectué de retour significatif. Par ailleurs, face à cette demande en hausse, les produits de qualité deviennent rares et trouvent acquéreurs rapidement. Par conséquent, dans les secteurs privilégiés du centre-ville, à l’image de Masséna et du Carré d’Or, les prix atteignent 8 000 euros le mètre carré, soit des niveaux sans précédent, à ma connaissance. À la conjoncture sanitaire qui incite les vendeurs à l’attentisme, l’imminence de la période électorale ajoute un degré supplémentaire d’incertitude. En outre, l’annonce récente par le gouvernement d’une possible taxation des plus-values sur la vente des résidences principales fait peser de nouvelles interrogations sur 2022. Néanmoins, la résilience dont le marché a fait preuve jusqu’à présent et la hausse constante de la demande nous permettent d’envisager l’avenir de l’immobilier niçois avec confiance. »