Artiste peintre et dessinateur résidant à Nice depuis 1979, Jacky Ananou se consacre à la création artistique depuis près de 40 ans. Le stylo à bille bleu
est devenu son médium de prédilection, ouvrant la voie à une production riche, au réalisme saisissant. Entretien.
S’étant consacré au dessin très jeune, Jacky Ananou s’est initialement orienté vers la peinture sur des toiles aux très grands formats. Puis, de la figuration à l’abstrait, l’artiste a exploré de multiples formes de représentations : natures mortes, architecture, animaux, portraits. « Après une dizaine d’années de productivité intense, laquelle a permis à mes œuvres d’être exposées en France et à l’étranger, l’inspiration s’est tarie. Durablement. Plus rien ne me venait. J’ai dû patienter. Jusqu’à cette exposition, à Paris, en compagnie de mes filles, où j’ai découvert un artiste qui dessinait avec un stylo à bille. Ce médium s’est alors imposé à moi avec la force de l’évidence. »
Revêtant pour l’artiste une dimension méditative, voire philosophique, le dessin au stylo à bille s’avère particulièrement exigeant, car il ne laisse aucune place à l’erreur. « Le Bic ne s’efface pas. Si, après de longues heures de travail et plusieurs milliers de traits, vous commettez une erreur, il vous reste à jeter le dessin et à recommencer. » Travaillant exclusivement au stylo bleu, Jacky Ananou s’est approprié la technique très particulière qui consiste à représenter la lumière et les volumes avec une seule couleur. Ainsi, une œuvre au format A4 requiert une semaine de travail — chaque année, l’artiste utilise 800 stylos. Or l’une de ses œuvres, exposée à la biennale de Cagnes-sur-Mer, mesure 1,40 mètre de haut ! Féru de portraits, le créateur a néanmoins représenté une multitude d’objets emblématiques, à l’image du Solex, du petit beurre de Lu, des Nike Air Jordan ou encore du Nokia 3310. « J’estime être parvenu à une certaine maîtrise du travail au stylo, mais les paysages et, de façon générale, les représentations de la nature constituent pour moi une forme d’obstacle. En revanche, l’architecture ne me pose aucun problème, car j’éprouve une affinité forte avec la ville. Je me sens résolument urbain. »
Vous pouvez découvrir les créations de Jacky Ananou sur sa page Facebook et son compte Instagram — @Jacky.Ananou.Peintre — ainsi qu’à la Biennale de Cagnes-sur-Mer, au Château-Musée Grimaldi, jusqu’au 2 janvier 2022.