Trois spécialistes de la vieille ville nous livrent leur perception de ce marché qui séduit autant les acquéreurs français qu’étrangers : Philippine Hamon, Directrice des ventes chez Ashley & Parker ; Jean Bozec, fondateur de Sesam’Immobilier et Lola Macanda-Dauwe, Conseillère en transaction immobilière au sein du Groupe Palais Immobilier.
Spécialiste de la transaction sur le marché azuréen depuis plus de 20 ans, Ashley & Parker dispose de 4 agences à Nice. Philippine Hamon est Directrice des ventes et chargée du développement au sein de l’enseigne.
« Dans le Vieux Nice, les demandes se concentrent sur les biens lumineux, en étage élevé et disposant d’un ascenseur, soit une offre plutôt rare, dans le quartier. En effet, la majorité des biens sont situés dans des immeubles très proches les uns des autres et dépourvus d’ascenseur. Cependant, les acquéreurs sont séduits par le charme authentique de la vieille ville et son animation, à quelques pas de la mer. Les 2 et 3 pièces constituent l’essentiel de la demande, soit un budget moyen de 380 000 euros. Aujourd’hui, 30 % des acquéreurs sont étrangers, pour 70 % de Français. Nous accompagnons également de nombreux investisseurs qui cherchent des biens destinés à la location saisonnière — néanmoins, cet usage est désormais limité à six ans. Dans le quartier, la crise sanitaire a provoqué une hausse des prix — de 6 000 à 8 000 €/m2. La remontée des taux d’emprunts risque également de peser, bien que la majorité de nos clients n’aient pas recours au crédit. À date, le marché du Vieux Nice demeure particulièrement dynamique, et nous n’observons pas de baisse de notre activité. En matière d’emplacement, la place Saint-François, la place Rossetti, la rue Alexandre Mari et la rue Benoît Bunico constituent autant de valeurs sûres. Enfin, dans le cadre de notre développement et de l’ouverture d’une 5e agence à la fin de l’année, nous recrutons de nouveaux négociateurs. »
Fondée en 1988 par Jean Bozec et établie à l’entrée du Vieux Nice, Sésam’Immobilier se consacre exclusivement à la transaction.
« Dans la vieille ville, les 2 pièces et les petites surfaces sont recherchées en priorité, car la majorité des acquéreurs souhaitent disposer d’un pied-à-terre ou d’un bien destiné à la location saisonnière. À près de 80 %, les transactions concernent des résidences secondaires. Selon l’état du bien, les prix s’échelonnent du 5 000 à 10 000 €/m2. Bien que le premier semestre 2022 ait été marqué par une forme d’attentisme, le marché du Vieux Nice demeure très actif. Aujourd’hui, notre clientèle est constituée, à parts égales, de Français et d’étrangers. Nous accueillons notamment de nombreux acquéreurs anglais et scandinaves, mais il nous arrive de vendre à des clients australiens. Les critères les plus recherchés sont la vue dégagée — sur la mer ou la Coulée Verte — et la situation en étage élevé. Bien que le Vieux Nice soit apprécié pour sa vie nocturne, nos clients privilégient les biens situés dans des rues relativement calmes. Par ailleurs, au cours des dernières décennies, les immeubles du quartier ont bénéficié d’un élan de rénovation, de sorte que, désormais, les acquéreurs se montrent attentifs à la qualité des parties communes. En outre, nombreux sont les marchands de biens qui proposent des appartements ayant fait l’objet de travaux de remise à neuf. Aujourd’hui, j’observe que les biens situés à l’entrée du Vieux Nice, du côté de la rue de l’Hôtel de Ville, bénéficient d’un engouement marqué. »
Fondé en 1989, le Groupe Palais Immobilier se consacre à la transaction et la location au travers de ses 10 agences réparties entre Nice et Menton. Conseillère en transaction immobilière au sein de l’agence du Vieux Nice, Lola Macanda-Dauwe observe une demande soutenue pour les petites surfaces.
« Les acquéreurs étrangers continuent de chercher des 2 pièces en résidence secondaire, mais les investisseurs se heurtent désormais à une double difficulté : d’une part, la municipalité a durci les conditions encadrant la location saisonnière et, d’autre part, un nombre croissant de copropriétés interdisent cette pratique. Par conséquent, les propriétaires qui détiennent ce type de biens ont tendance à les vendre, plutôt que les louer. En matière de prix, un appartement situé au dernier étage, sans vue ni ascenseur et nécessitant des travaux, est accessible aux environs de 110 000 euros. À l’inverse, un studio de 23 m2, au dernier étage et
jouissant d’un balcon et d’une vue mer se négocie aux environs de 220 000 euros. Aujourd’hui, nous accueillons autant d’acquéreurs français qu’étrangers, sachant que les résidences principales sont rares, dans le Vieux Nice. Depuis la crise sanitaire, les prix ont augmenté de façon significative. Ainsi, le studio évoqué plus haut était accessible à près de 170 000 euros, auparavant. Offrant un environnement plus calme, le haut du Vieux Nice — à l’image de la rue de la Providence — séduit un nombre croissant d’acquéreurs. En définitive, les biens les plus recherchés sont les appartements clé en main, donc entièrement rénovés et meublés. »
Lola Macanda-Dauwe, négociatrice au sein du Groupe Palais Immobilier
Philippine Hamon, Directrice des ventes chez Ashley & Parker
Jean Bozec, fondateur de Sesam’Immobilier